--[PILE]-- Kelen
Ante scriptum... Balbutiements étranges.
Incompréhension...et cafouillages...
Voilà le début d'une histoire.
Un début cahotique entre peur de ne rien faire, de trop faire et de mal faire.
Des mots qui s'enchaînent difficilement.
Des retours en arrière, des lignes effacées...
Des tournures de phrases qui ne viennent...
Et quelques mots perdus... isolés.
Voilà un étrange tourment.
Pourquoi en faire tant si ce n'est tellement rien?
Pourquoi hésiter tant si c'est tellement anodin?
Peut être que mes mots s'emmêlent comme mes sentiments se mélangent...
Peut être que ces mots auront un impact, une résonnance, un écho...
Peut être que rien ne sera plus pareil après...
Ante scriptum... début de tant de tempêtes incontrôlées.
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--[FACE]-- Maël
C’était son histoire, celle là qui ne puisse être racontée d’une façon nullement autre que par son commencement. Prenez là par tout autre bout et l’implicite vous étourdira.
Moi j’étais là, un peu la volonté suprême de l’univers. J’ai tout vu et crois tout savoir.
Mais je me trompais. Bien que je sois conscient de la respiration de chacun.
De là où je semble venir, je la vois.
Sa main parcours les touches du clavier. Appuie sur la fiche au dessus de l’entrée. Et à grande vitesse s’effacent les lignes à peine construites.
Et sa main, fébrile, sur un verre aux senteurs des îles. Le goût acide du coca. Sa bouche est comme la mienne. Ca je le ressens.
Elle écrase dans le giron de ses jambes, cette couette, elle la tort comme un chiffon. Un chiffon parmi les serviettes.
Et en même temps ce sont d’autres fils qu’elle torsade.
Il y a des mots…
Je les voient sur son écran.
Parfois ils forment des phrases.
Mais je ne peux m’empêcher de me dire que le meilleur est encore ce qu’elle censure.
Je suis la volonté suprême de l’univers et j’ignore de cette conscience que j’observe scène après scène.
Et puis elle se laisse aller. Non pas à l’écriture mais à un sommeil malsain.
Elle s’éveil, les cheveux en un voile de soie d’araignée sur le visage. Et c’est repartit, elle ne s’arrête plus écrit, écrit. Efface.
Et se rendort.
Un téléphone qu’elle laisse sonner, une fenêtre de discussion qu’elle referme, plus elle s’ouvre plus elle clos.
Au final il ne reste que des séquelles d’un déluge.
La tempête, l’ouragan, le cataclysme est interne. Et même moi je n’y aie accès.
Je suis la volonté suprême et je me retrouve en entomologiste.
A l’aune du moindre de ses mots accroché pour deviner.
Avec elle je me rend compte que je ne sais rien.
Je ne suis pas un joyeux drille qui regarde son petit film pour ensuite parier sur l’issu avec ses amis. A la taverne des volontés suprêmes des autres univers.
Car je l’avoue il en existe tant d’autre d’univers !
Non, je m’y intéresse car je suis dépourvu de tous ces malheurs.
Et que je vibre en sa compagne depuis si longtemps que désormais je fais partis d’elle.
Quand tous les autres font parti de moi.
J’ai tout vu et me croyais revenu de tout…
En fait c’est juste que mon est passé…
Il est venu le temps de la succession.
A celle pour qui le grave parait anodin, comme il le faut…