--[PILE]-- Kelen
Mon corps n'a que trop peu de prise sur moi.
Il est là sans être là.
J'ai même tendance à l'oublier.
Jusqu'à ce qu'il se manifeste.
Ce jour là, à à peine onze ans, mon corps a pris vie. J'ai compris que l'enveloppe charnelle protégeait des organes bel et bien vivants.
Cette fin d'après midi, j'ai senti mon coeur battre plus que jamais.
J'ai cru qu'il ne saurait jamais s'arreter.
Il frappait en moi avec violence comme pour me terrasser.
Du haut de l'escalier, je me suis mise à trembler sous les cris de ma mère que rien ne savait arrêter.
J'ai compris à cet instant là que je ressentais ce qui me brûlait le coeur physiquement.
Une peur transformée en angoisse.
A cette seconde, je ne faisait plus qu'observer, j'étais "impliquée"...
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--[FACE]-- Maël
Elle était encore de cette âge où elle portait des couettes.
Du jour au lendemains ses cheveux sont tombés en masse sur elle.
Aucune association voulant capitaliser l’insouciance infantile n’aurait pu l’en protéger. Alors n’aurait il pas été mieux qu’elle soit conditionné dés le début. Le choc, toujours le choc… Est si dur. La douceur, une lente souffrance, parfois c’est mieux ? Quand on est enfant, on oublie tout plus facilement… Ca se traîne moins une souffrance. Même si c’est une lente torture.
Elle tenait à la main un doudou en forme de dinosaure rose pompadour.
Elle le berçait l’air jovial, prête à annoncer une bonne note.
Elle était plantée au milieu de la cage d’escalier. Elle aurait pu valdinguer, sauter, se jeter, glisser, se cogner…
Mais elle est resté figée.
« je suis vivant et vous êtes mort ». C’est ce que clamait son cœur.
Et l’âge de comprendre est si dur, car ne pas comprendre l’indicible vous fait vous sentir moins que rien.
Mais la souffrance appel la vie.
Et les doigts étranglent le coup du dinosaure, le reste ne bouge pas lui. Un œil saute. Puis l’autre. Une oreille arrachée dévale les escaliers. Ici il n’y a pas de sang qui tâche pour le prouver.
Mais la douleur est réel.
Le dinosaure tombe entre les deux rampe, s’écrase au sol.
Personne ne viendra plus le chercher.