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[ Pauvre noctambule ]
02/10/2009 23:59
Pauvre noctambule, tu aimes la nuit, le calme de ses rues, le mouvement de ton esprit,
Une fois la lune accrochée tu laisses ton corps et ton cœur souffler, tu écris.
Parfois entre deux notes de musique, tu te perdrais presque dans tes rêves.
Mais toi, à la différence des diurnes, si tu écoutes la mélodie, tu en crèves.
Parfois tu t’assoupis un peu, et dans tes songes naît l’embryon d'un nouveau monde.
Parce que si tu creuses, si tu le peux, tu pourrais faire rentrer du monde dans ta ronde.
Mais le souffle te manque, tu t’asphyxie de l’horreur et de la froideur de leurs cœurs
Comme si leur immobilisme, leur torpeur et leur peurs anéantissait tes valeurs.
Dans ta cave à peine éclairée, tu te perds parfois entre les lignes d’un carnet oublié,
Tu y évoques ces luttes sans victoires et ces heures abîmées, frappées, camées.
Entre deux verres d'alcool, tu parles révolution et non-violence, puis tu élèves ton âme
Pourtant, après une nuit de taule, tu n’aspires qu’à éclater tes ennemis sur le macadam.
Parce que trop de choses te semblent inacceptables quand les vapeurs s’évaporent
Parce que lorsque le soleil se cache, ici ou ailleurs, c’est ton cœur que t’explore.
Parce qu'une fois la pénombre tombée, la vérité devient trop lumineuse.
Parce qu’une fois abandonné, tes poings se ferment et tes joues se creusent.
Pauvre noctambule, tu as si peu les pieds sur terre que tu t’agaces de leur immobilisme
Tu dis que tout est possible, qu’on est en démocratie, et que lutter c’est du civisme.
Mais tu oublies trop vite qu’ici le formatage a fait son affaire dans l’opinion
Et que si nos cœurs sont bruts et scellés, penser par soi-même est en option.
Alors si tu veux changer le monde petit noctambule au cœur lacéré,
Il va falloir prendre ton temps car tu vis dans un champ de mort-nés.
Prend le masque et offre un peu de ton oxygène à ceux qui agonisent,
Ouvre leur les entrailles, opère leur conscience avant qu’ils ne rentrent en crise.
Une armée de révoltés ne se formate pas, chacun est libre de suivre, partir et venir
Ouvre-leur une voie vers un monde où l’espoir n’est pas en train de mourir
Pauvre noctambule, hélas, la nuit s’évapore dans trente secondes
Couche tes mots sur le papier, ces mots hurlés seront nos frondes.
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[ Dancefloor ]
02/10/2009 23:58
Petits clones danseurs et pantins articulés s’agitent tout autour de moi,
Dans la malsaine moiteur du dancefloor, ils s’enivrent à chaque pas.
Le rythme s’accélère et je suffoque chaque seconde davantage,
Couleurs, gens, musique et esprits s’échauffent comme un mirage.
Mes yeux me piquent et les néons m’aveuglent comme des lasers
Ma tête s’étourdit comme une toupie qui vacille de travers.
Asphyxie pré-programmée, comment allez-vous tous finir ?
La soirée vous aliènera-t-elle jusqu’à brûler vos sourires ?
Va-t-on m’injecter un sérum contre cette prise de conscience ?
Tandis que je crache mes poumons sur des airs de défiance.
On me dit que c’est terriblement hype de rentrer dans la danse
Tandis que ce carcan doré me met dangereusement en transe.
Tout est tellement artificiel entre ces quatre murs,
Est-ce que je dois lisser mon esprit pour gommer les brisures ?
Ainsi, j’ai enfilé l’uniforme obligatoire pour passer inaperçue,
Et acquis quelques signes extérieurs de richesse pour être reconnue.
Je rentre désormais en fusion avec le monde,
Ca brûle, ça crie, merde, ca gronde !
On me dit de fermer les yeux, de faire le vide…
L’inconscience, parait que c’est le remède ultime.
En attendant, on me demande déjà mon ticket boisson
Boire encore un verre contribuera-t-il à ma déraison ?
Je suis partie désormais vers les lointaines étoiles de Sade,
Où les petites stars préfabriquées mènent la mascarade.
Je m'invente toute une vie de strass et de paillettes,
Et m’agite contre ces hommes-robots que rien n’arrête.
Je suis devenue comme eux, un pur produit de consommation,
J’attends que l’on m’achète pour mon apparence et mes fonctions.
Taille, poids, look, et compte en banque passés au crible,
Je rentre enfin dans les cases prévues et deviens une cible.
Comment vais-je pouvoir m’évader de ces lieux de perdition ?
M’échapper de ce conformisme et trouver une issue à ces pulsions ?
Je rêve de gerber leurs codes et leurs panneaux publicitaires,
Ils ont déjà colonisé nos terrains de jeux, entrons en guerre !
Ne nous laissons pas manipuler par des vendeurs de chimères,
Nos nuits valent mieux que ça, rendons les amers.
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** Poussières **
27/08/2008 00:22
Je rêvais de belles parenthèses, de quelques secondes d'éternité, de petits morceaux de bonheur. C'était si insaisissable que j'en avais presque perdu la saveur. J'ai couru derrière, des années, de peur de passer à côté. J'ai marché au coeur et 'ignorais la raison, par défi, sans sourciller. Qu'est ce que j'ai trouvé? Des poussières d'étoiles... des milliers. Et puis un souffle,violent, et tout s'est envolé.
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Prise de conscience: un éternel recommencement.
17/07/2008 08:47
Certaines nuits, il y a tant à dire que les mots peinent à s’échapper. Au final tout se mélange et s’entremêle dans un petit chaos.
Triste constat au petit matin, la tête engourdie par une nuit sans sommeil… je suis bien incapable de faire face à ces gens. Je pensais sincèrement être capable d’éviter toute implication et gérer les événements de ma vie avec distance. Mais voilà, il se trouve que je n’ai pas encore assez de courage pour me désengager des rapports humains.
Mais finalement pourquoi je voulais ça ? Par simple peur d’avoir encore à faire des choix de cœur.
J’avais l’envie de contrôler mes actes, mes chemins de vie avec assez de rigueur pour ne pas me laisser envahir par leurs humanités. S’ouvrir aux autres c’est s’exposer aux bleus à l’âme.
Une angoissante crainte finalement. Et finalement, je me rends compte qu’en adoptant cette attitude j’ai roué mon ego de coups.
Ca sonnait pour moi comme un défi. Reprendre le contrôle sur mon corps et sur mon cœur.
Là où vous voyez un manque de considération pour moi-même, il y a au contraire une reconquête. Je cherche probablement mes limites, quitte à transgresser des tabous.
Pourquoi je fais ça ? Pour prendre de la distance avec mon propre corps. Vous trouvez ça déshumanisant et dégradant ? C’est pourtant tout le contraire que je cherchais.
J’y voyais là un moyen de surpasser mes faiblesses du passé.
Par excès d’amour, j’avais mis mon existence entière en servitude. Des nuits entières à essayer de se convaincre que ça n’avait pas d’importance et que l’essentiel était d’être en phase avec le cœur. J’ai laissé mon corps être possédé puis dépossédé sans le moindre consentement, sans le moindre plaisir, par fatalisme. Parce que je pensais que c’était une clause pour être aimée.
Et puis finalement, ca se met à faire mal. Ca se met à hurler à l’intérieur alors on ferme les yeux et on fait abstraction. Aujourd’hui encore, je fais abstraction.
C’était pas ça, faire l’amour, c’était simplement un rapport de domination insupportable.
Mais fallait bien se relever non ? Alors j’avance tout droit, en pleine cécité, avec des valeurs éclatée. Je rêvais de quelque chose de beau mais la réalité, ça ne peut pas être ça.
Parce qu’il y a des ego, les envies des autres qu’on ne maîtrise pas, leurs peurs aussi qui font échos à nos propres appréhensions. Alors j’en suis là, prête à m’auto-détruire pour me faire exister. Je veux juste ressentir. Forcer le plaisir, connaître les moindres points sensibles de mon corps, juste pour me dire que cette fois, je contrôle.
Est-ce que je veux vraiment aller si loin ? Aujourd’hui, on me dit que c’est dangereux…que je vaux mieux que ça. Pour moi, le seul danger qui puisse exister c’est l’attachement. Se mettre à aimer un corps, ou plutôt un cœur, et que celui-ci se mette à renvoyer l’image de son propre corps, de son propre cœur. Prendre conscience qu’on est à la limite, et que faire un pas de plus, c’est se détruire définitivement, s’empêcher l’innocence et la pudeur. J’ai passé mon temps à fuir, en sabordant brutalement toutes les relations saines par simple peur qu’on me renvoie cette image cabossée. Prendre les rencontres avec distance, c’est simplement tenter d’apprivoiser des corps et des cœurs sans s’impliquer fondamentalement. C’est offrir le minimum d’illusion pour arriver à ses fins et puis s’enfuir par crainte de se mettre à y croire.
Les gens biens donnent envie d’y croire, mais je ne suis plus très sûre d’avoir quelque chose de beau à offrir. Les autres ont besoin de rêver, de s’imaginer pleins d’horizons, moi mes erreurs pavent tous mes chemins, toutes mes perspectives… Quel fou voudrait emprunter ce genre de parcours ?
Et pourtant, j’ai pas envie d’être toute seule. Alors oui, je prends ce qu’on m’offre, sans plus poser de questions, et j’essaye de comprendre ce que veulent les autres. Je m’adapte à leurs envies, en me disant que ce sont peut être les miennes. J’ai juste envie de partager quelque chose. Une envie. Un moment. A défaut d’autre chose. Et quand en face, le cœur est beau, je me mets à retomber dans les mêmes pièges. S’attacher au corps…au cœur… Et puis rêver. Se mettre en servitude en se disant que c’est une clause à l’amour. Puis faire une chute qui fait mal. Se relever, parce qu’on n’a pas le choix et se dire qu’il faut se remettre à contrôler.
C’est un éternel recommencement.
Alors j’avoue oui, j’ai échoué, je suis bien incapable de contrôler ce que je peux éprouver, mais ne me faites pas dire que je demande l’exclusivité. Je la rêve, je la fantasme, mais elle me fait au final bien trop peur pour la réclamer. Alors peut être que je m’enferme dans des relations stériles, mais pas la peine de juger ceux qui s’embarquent avec moi dans ces nuits sans lendemain. On est tous en train de chercher quelque chose. Et les gens biens sont partout, même dans ces nuits là. J’ai perdu mes a priori, mes repères aussi surement. J’ai du mal à voir le mal, ou plutôt, je le sens partout sous jacent. Alors je suis bien incapable de distinguer les gens biens de ceux qui m’utilisent, parce que je suis convaincue que dans ce domaine, il n’existe pas d’altruisme. Alors en attendant que quelqu’un viennent marcher sur les braises avec moi, j’essaye de m’étourdir, pour oublier la peur, pour ne plus y penser.
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